Après une pause forcée, Caroline Dhavernas est de retour sur nos écrans | 7 Jours
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Après une pause forcée, Caroline Dhavernas est de retour sur nos écrans

Image principale de l'article Caroline Dhavernas est de retour sur nos écrans
TOMA ICZKOVITS/AGENCE QMI

Comme la plupart des gens dans ce métier, Caroline Dhavernas a connu un passage à vide durant lequel elle s’est consacrée à sa fille. Elle a aussi renoué avec la course et la peinture. Puis, le boulot a repris de plus belle. Pour notre plus grand bonheur, l’actrice est du nouveau thriller Aller simple, de la série jeunesse Les cavaliers, et elle sera la voix du nouveau REM de Montréal.

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Caroline, vous êtes de retour à la télé dans le thriller policier Aller simple. Comment le tournage s’est-il déroulé?
Ç’a été un plateau extraordinaire. Nous tournions à la campagne, c’était donc comme un huis clos avec une très belle équipe. Je jouais avec des êtres tout aussi talentueux les uns que les autres, et les textes étaient formidables! Lorsque j’ai lu les premiers épisodes, j’ai tout de suite accroché à l’intrigue, qui est à la fois mystérieuse et envoûtante.

Que pouvez-vous dire sur votre personnage, Julie Sicotte?
Je n’avais jamais incarné un personnage comme celui-là. C’est une femme d’affaires assez carriériste et très caractérielle. Je me suis amusée à fond avec ce rôle. Le réalisateur a mené le bateau d’une manière exceptionnelle. J’ai eu l’occasion de jouer la blonde de Martin Matte dans Les beaux malaises, mais depuis Blue Moon, je n’avais pas vraiment fait de télé à Montréal. J’ai aussi tourné dans Les cavaliers, une série jeunesse. Ç’a été un bel été après une pandémie un peu longuette. J’étais bien contente de retourner au travail dans deux projets très différents.

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Photo : YanTurcotte



Vous sentez-vous des affinités particulières avec votre personnage?
Elle est assez loin de moi. Je pense que c’est quelqu’un qui est particulièrement irrité par la vulnérabilité des gens autour d’elle. La prémisse, c’est six personnes qui ne se connaissent pas et qui sont invitées à rendre visite à un milliardaire. Des disparitions mystérieuses se produisent. On peut imaginer que les personnages vivent des moments de vulnérabilité. Le mien est très irrité par cela. C’est une femme forte qui, à mon avis, n’est pas très en contact avec sa propre vulnérabilité. Ce n’est pas tellement ma personnalité... (rires) C’est agréable de jouer des personnages qui sont loin de nous. On peut se défouler en les jouant.


Votre personnage fait du mentorat. Est-ce quelque chose que vous avez eu l’occasion de faire durant votre carrière?
J’ai accompagné une jeune femme qui avait changé de carrière et qui voulait devenir comédienne. Elle m’avait choisie parce que je travaille en anglais et en français, et c’est ce qu’elle souhaitait faire. Pendant un an, nous nous sommes parlé au téléphone, nous nous sommes rencontrées. J’ai suivi ses premiers pas dans le milieu, je l’ai conseillée quand elle me questionnait sur les auditions et les photos de casting. Nous nous écrivons encore de temps en temps. C’est la seule expérience concrète de mentorat que j’ai eue. C’est toujours drôle de se rendre compte qu’on est rendu là... (rires)

Il vient un moment où cette expérience doit être transmise, non?
Oui, et c’est valorisant de penser qu’on en est à un moment de notre vie où on peut aider quelqu’un dans ses choix. Souvent, c’est juste sur le plan de la confiance que ça se passe. Savoir que d’autres sont passés par là, c’est rassurant. Je ne suis jamais allée à l’école pour apprendre mon métier. Je l’ai appris sur le tas. Je n’ai peut-être pas vécu de mentorat à l’état pur, mais j’ai regardé des acteurs plus vieux que moi et j’ai appris en les regardant jouer. Cet été, lorsque je me suis retrouvée sur la série Les cavaliers avec de jeunes acteurs, ce n’était pas du mentorat, mais il y a eu des conversations sur le métier, des conseils donnés. C’était drôle de constater qu’avant, j’étais toujours la plus jeune sur le plateau — j’ai commencé à huit ou neuf ans—, mais maintenant il m’arrive d’être la doyenne... La vie va vite!

Photo : Bruno Petrozza / TVA

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Dans votre métier, avez-vous bénéficié d’un mentor ou d’une inspiration?
Mes deux parents sont comédiens. C’est sûr que, par la force des choses, j’ai vu l’envers du décor, les beaux comme les mauvais côtés du métier. J’ai appris en les regardant aller.

Comment avez-vous vécu les deux dernières années?
Il y a eu des périodes difficiles. À certains moments, je me disais que j’étais chanceuse d’avoir une petite fille. J’ai passé beaucoup de temps avec elle lorsque les garderies étaient fermées. Il n’y a pas de gens très proches de moi qui ont succombé à la maladie, mais comme tout le monde, j’ai trouvé l’isolement très difficile. Quand les théâtres et les cinémas ont ouvert à nouveau, ç’a été plus clair que jamais à quel point c’était important pour ma santé mentale de me retrouver avec d’autres êtres humains pour vivre des émotions et réfléchir. Comme voyager est devenu compliqué, je me suis rendu compte à quel point j’ai été choyée parce que j’ai pu parcourir le monde, entre autres grâce à mon travail. La pandémie aura donc servi à nous faire comprendre que nous avons férocement besoin les uns des autres. Le cerveau a besoin de nouveauté pour être heureux. Certains sont plus casaniers, certes. Personnellement, j’ai besoin de nouveaux projets, de nouveaux défis dans ma vie pour être heureuse... et je ne suis assurément pas la seule.

Vous avez quand même l’habitude de composer avec les arrêts?
Oui, et comme j’ai un jeune enfant, si j’avais voulu prendre la décision de m’arrêter, ç’aurait été beaucoup plus difficile. Je n’ai pas eu à me poser la question: c’est arrivé naturellement. J’en ai profité, en espérant que le travail reprenne un jour, et il a effectivement repris.

Avez-vous renoué avec un talent quelconque durant cette période?
Je me suis remise à la course, comme bien des gens. Ça m’a fait énormément de bien. J’ai aussi recommencé à faire de la peinture. J’avais moins de temps pour en faire depuis la naissance de ma fille. J’ai survécu à coups d’idées comme celle-ci! Il fallait continuer à être en lien les uns et les autres.

Avez-vous d’autres projets professionnels au programme?
Oui, je vais être la voix officielle du REM, qui verra le jour cet été. Je vais nommer les stations. Ma mère est la voix officielle du métro de Montréal depuis longtemps. Je trouve ça merveilleux que ma mère et moi soyons les voix officielles des transports en commun de Montréal. Le public a voté de manière anonyme pour l’une des trois voix proposées et j’ai eu le plaisir de remporter ce vote. Sinon, je suis porte-parole de la Maison Passages, qui vient en aide aux jeunes femmes en difficulté âgées de 18 à 30 ans. Chez Passages, on ne juge pas les femmes: on les accepte telles qu’elles sont.

Pourquoi cet engagement en particulier?
Personne n’est à l’abri d’une période difficile dans la vie. Je me rappelle avoir entendu le témoignage d’une femme au Chaînon. C’était très touchant. Elle avait tout perdu à la suite d’une succession de problèmes. On a beau penser qu’on est fort, que tout va bien, un coup dur peut survenir, la santé mentale peut être fragilisée et faire en sorte qu’on se retrouve dans une situation difficile. Sans ce genre d’établissements, les gens se retrouveraient à la rue. L’itinérance au féminin est une réalité de plus en plus grande. Pour toutes ces raisons, j’avais envie de m’impliquer.

Aller simple, mercredi 20 h à Noovo.
Les cavaliers, vendredi 17 h 30, dès le 11 mars, à Unis TV.
Pour en savoir plus sur la Maison Passages: maisonpassages.com.

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